Communication au colloque 20 ans et le temps du Droit : « Le paysage audiovisuel tunisien à l’épreuve de la transition démocratique »
La théorie de la transition démocratique est en plein essor, inspirée et alimentée par les expériences vécues dans les pays qui émergent d’un conflit, ou du règne d’une dictature, et a engendré une véritable production juridique, renforcée par des mécanismes et des institutions indépendantes. A l’avènement de la révolution, la Tunisie ayant entamé une page de son processus transitoire, n’a pas manqué également de confier les étapes-clé de l’édification démocratique, à des instances indépendantes chargées d’organiser et/ou de réguler un secteur. Ainsi, le secteur audiovisuel en Tunisie, secteur stratégique qui était un monopole de l’État, s’est trouvé dans une totale cohue, à cause de l’abolition des principaux outils de la répression médiatique. L’absence d’un cadre juridique a également favorisé la prolifération de radios et télévisions privées, émettant dans le déni total de la réglementation en vigueur. Dans ce contexte marqué par une instabilité politique et sécuritaire, la nécessité de mettre en place une instance de régulation du secteur audiovisuel devenait une nécessité, voire une urgence.